ACHPR62 | Conclusions de la session de la Commission Africaine

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La 62èmesession ordinaire de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (la Commission Africaine) s’est tenue à Nouakchott, en Mauritanie, du 25 avril au 9 mai 2018 et a été marquée par la célébration du 30èmeanniversaire de la Commission Africaine. Cette célébration a été l’occasion de revenir sur les accomplissements de la Commission Africaine au cours de ses 30 années d’existence.

Cette 62èmesession de la Commission Africaine réunissait 676 délégué.es, représentant un total de 29 États membres, chiffres en constante augmentation au fil des ans. À cette occasion, deux pays ont été examinés : l’Érythrée et le Nigéria. ISHR et Partnership for Justice avaient soumis un rapport parallèle conjoint les concernant.

Cette session a été ouverte par son Excellence Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la République islamique de Mauritanie. Sa déclaration a été suivie d’un discours de Mme Soyata Maiga, Présidente de la Commission Africaine, qui a évoqué la crise rampante au Cameroun, ainsi que la « résurgence de l’irrédentisme anglophone », les problèmes de sécurité et la situation humanitaire en République centrafricaine, les épidémies et la violente répression des manifestations organisées en République démocratique du Congo (RDC) en lien avec les élections présidentielles et la persistance de la crise politique au Burundi. Elle a souligné les progrès réalisés au cours des 30 dernières années par différents pays et par la Commission Africaine elle-même en matière de suivi, précisant toutefois que des améliorations étaient encore possibles. Au cours des 30 années à venir, la Commission Africaine devra continuer à travailler aux côtés des États et de la société civile pour promouvoir les droits humains sur le continent.

Un grand nombre d’États et d’organisations de la société civile sont intervenus pour présenter la situation des droits humains dans différents pays d’Afrique. De nombreuses ONG ont notamment dénoncé le recours excessif à la force par la police pour réprimer les manifestations en RDC. Ces accusations contrastaient avec le bilan positif que le gouvernement tentait de dresser. Force est pourtant de constater que les défenseur.es sont expulsé.es du pays ou qu’ils y travaillent la peur au ventre, particulièrement dans le contexte des élections présidentielles qui s’annoncent. 

La célébration du 30ème anniversaire de la Commission Africaine a été assombrie par la discrimination de défenseur.es mauritanien.nes qui souhaitaient participer à la session. En effet, même s’il semble que tous/toutes les défenseur.es qui disposaient d’une invitation officielle ont pu entrer dans le pays, d’importants problèmes d’accès à la session elle-même se sont posés. En dépit de la déclaration liminaire du Président prônant la protection des droits humains en Afrique, les autorités ont empêché certains membres de la société civile d’accéder à la session d’ouverture et même, dans certains cas, à la session entière, quand bien même ces personnes disposaient d’une invitation.

Ces événements soulèvent une question importante : comment la Commission Africaine peut-elle garantir la protection des droits humains en Afrique alors qu’elle ne peut même pas garantir l’accès de la société civile à sa session ordinaire ?

En conclusion, au cours de cette session, la Commission Africaine a adopté les résolutions suivantes :

La Commission Africaine a également revu et réadopté sa Résolution sur la situation des droits humains au Cameroun qui avait été adoptée pendant la 23ème session extraordinaire de la Commission Africaine mais n’avait jamais été publiée.

Contact : Adélaïde Etong Kame, consultante spécialiste du plaidoyer pour l’Afrique, [email protected]

 

Photo: DefendDefenders

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