ACHPR59 | Table ronde sur le rôle des mécanismes relatifs aux défenseurs des droits humains dans la protection des femmes défenseures

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Pour nourrir la réflexion de la Commission Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples sur la façon dont ses mécanismes spéciaux peuvent renforcer les droits des femmes en Afrique, le Service International pour les Droits de l'Homme (sigle anglais ISHR) a participé à une table ronde qui s'est tenue lors de la 59ème session de la Commission Africaine en octobre dernier.

La discussion a porté sur le travail effectué par la Rapporteuse spéciale sur les défenseurs des droits humains de la Commission Africaine en vue de promouvoir et de protéger les femmes défenseures sur le continent africain.

Clément Voule d’ISHR s’est exprimé aux côtés de Corlett Letjane du Human Rights Institute of South Africa (HURISA) et de Reine Alapini-Gansou, la Rapporteuse spéciale sur les défenseurs des droits humains de la Commission Africaine.

Les intervenants ont rappelé qu’en 2012, la Commission Africaine avait adopté la résolution 230, visant à faire réaliser une étude sur la situation des femmes qui défendent les droits humains en Afrique. Dans ce cadre, la Rapporteuse spéciale a mené une étude sur les lois qui encadrent et protègent le travail des femmes défenseures, et sur les pratiques discriminatoires qui visent à restreindre le rôle de ces femmes dans la promotion et la protection des droits humains sur le continent.

En mai 2015, la Commission Africaine a adopté cette étude sans précédent, qui peut être téléchargée ici.

En 2016, afin d’aider les États parties et d’autres acteurs à mettre en œuvre les recommandations de l’étude, la Commission Africaine a adopté la résolution 336 sur les mesures visant à protéger et à promouvoir le travail des femmes défenseures des droits humains.

Cette résolution appelle les États parties à appliquer des mesures concrètes fondées sur les recommandations du rapport en vue de protéger et de promouvoir les droits des femmes défenseures. Ces mesures visaient notamment à mettre un terme à l’impunité concernant les crimes à l’égard des femmes défenseures, à faire adopter des lois et politiques particulières pour promouvoir et protéger le travail des défenseurs des droits humains, et à former les membres des forces de sécurité et du personnel de justice et toute autre autorité compétente aux risques encourus par les femmes défenseures des droits humains et aux besoins de protection spécifiques de ces femmes.

Constatant que les États parties n’ont fourni que peu d’informations sur les mesures prises pour mettre en œuvre les recommandations de l’étude, les intervenants ont invité les États à rendre compte de leurs avancées par le biais des rapports périodiques présentés à la Commission Africaine.

Les participants ont également discuté de l’étude sur la liberté d’association et de réunion en Afrique, réalisée par la Commission Africaine. Cette étude peut être consultée ici. Le groupe d’étude en charge de l’élaboration de ce rapport a recommandé que la Commission Africaine établisse des directives relatives à la liberté d’association pour aider les États à mettre en œuvre les recommandations de l’étude.

Ces directives sont en cours de rédaction et seront présentées pour adoption définitive en février 2017, à l’occasion de la session extraordinaire de la Commission Africaine.

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